Larmor-Baden. Deux chercheurs nantais décryptent l’île de Gavrinis

Patrimoine mercredi 21 mars 2012

  • C’est un monument gravé. Mieux, une œuvre artistique dont l’expression graphique, la composition ont déjà inspiré de nombreux artistes, comme William Turner, Henri Moore, Richard Long, Janos Ber. Ces sculptures ont été réalisées par un Michel Ange du Néolithique. La tombe à couloir de Gavrinis a été édifiée environ 5 000 ans avant Jésus-Christ.

    Joyau de l’architecture

    Dans le golfe du Morbihan, le joyau de l’architecture mégalithique, situé sur l’île de Gavrinis, est visité par 30 000 personnes par an (et pas plus, afin de ne pas trop abîmer le lieu). Bientôt, il pourra être vu sous un jour nouveau grâce aux outils les plus modernes.

    Deux chercheurs nantais

    Serge Cassen, l’archéologue, et Laurent Lescop, l’architecte, deux chercheurs nantais, proposent, pour compléter la visite sur le terrain, une visite virtuelle interactive. Une première projection sur écran circulaire a eu lieu hier, en tout petit comité, à l’école d’architecture de Nantes. Les détails des sculptures sont apparus. Sculptures de flèches, de haches ou de carquois sont identifiables.

    Lien entre Locmariaquer et Gavrinis

    Ce projet démarre par une déception. Celle de Serge Cassen, archéologue, chercheur au CNRS dépité par la restauration du dolmen de la Table des marchands, à Locmariaquer : «Ce chantier avait été mal coordonné avec les archéologues. »

    Alors, il s’est dit que pour le cairn de Gavrinis, il fallait à tout prix qu’archéologues et architectes travaillent main dans la main. D’autant que le cairn de Gavrinis et la Table des marchands ont une origine commune.

    Un grand menhir sculpté

    Au départ, il y a un grand menhir sculpté qui est tombé et s’est brisé, vraisemblablement au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Un morceau a servi à couvrir la Table des marchands.

    L’autre fragment a pris la direction de Gavrinis pour faire la couverture du cairn. Au néolithique, Gavrinis était accessible à pied, même si la rivière d’Auray bordait déjà l’endroit.

    105 millions de points relevés

    Le travail entrepris par Serge Cassen et Laurent Lescop vise à décrypter les signaux gravés au sein de la tombe monumentale de Gavrinis, particulièrement sur les dalles dressées, appelées des orthostates, qui forment le couloir. Et cela y compris dans la partie interdite au public ; une vraie réserve archéologique qu’il faut sauvegarder, selon Serge Cassen.

    « On a commencé par acquérir des données, centimètre par centimètre et même à l’échelle millimétrique grâce au soutien de différents ingénieurs. Un vrai travail d’équipe », explique Laurent Lescop. À l’aide d’un scanner et d’un appareil laser, 105 millions de points ont été relevés.

    Chromonographie et photographie numérique

    Avec d’autres techniques, notamment la chromonographie ou la photographie numérique, ce « nuage de points » permet d’avoir une vision précise du contour des gravures. « On peut recomposer le geste du sculpteur. Son cheminement précis. Et même deviner s’il était gaucher ou droitier. » Mais il reste encore beaucoup à faire pour déchiffrer le mythe qui a peut-être inspiré l’artiste, ou les artistes, du Néolithique.

    Poursuite du travail l’été prochain

    L’été prochain, les scientifiques vont poursuivre leur travail. Sur le site notamment. Par le biais de démonstrations : « On va chercher à retrouver les gestes des graveurs du Néolithique sur des fragments de granit. » A voir lors des visites touristiques organisées au départ de Larmor-Baden.

    Ouverture de Gavrinis du 29 mars au 6 novembre, départ de Larmor-Baden.

    Philippe GAMBERT

  • Larmor-Baden. Deux chercheurs nantais décryptent l’île de Gavrinis

    http://www.ouest-france.fr/larmor-baden-deux-chercheurs-nantais-decryptent-lile-de-gavrinis-356837

    Philippe GAMBERT

    C’est un monument gravé. Mieux, une oeuvre artistique dont l’expression graphique, la composition ont déjà inspiré de nombreux artistes, comme William Turner, Henri Moore, Richard Long, Janos Ber. Ces sculptures ont été réalisées par un Michel Ange du Néolithique. La tombe à couloir de Gavrinis a été édifiée environ 5 000 ans avant Jésus-Christ.

    Joyau de l’architecture

    Dans le golfe du Morbihan, le joyau de l’architecture mégalithique, situé sur l’île de Gavrinis, est visité par 30 000 personnes par an (et pas plus, afin de ne pas trop abîmer le lieu). Bientôt, il pourra être vu sous un jour nouveau grâce aux outils les plus modernes.

    Deux chercheurs nantais

    Serge Cassen, l’archéologue, et Laurent Lescop, l’architecte, deux chercheurs nantais, proposent, pour compléter la visite sur le terrain, une visite virtuelle interactive. Une première projection sur écran circulaire a eu lieu hier, en tout petit comité, à l’école d’architecture de Nantes. Les détails des sculptures sont apparus. Sculptures de flèches, de haches ou de carcois sont identifiables.

    Lien entre Locmariaquer et Gavrinis

    Ce projet démarre par une déception. Celle de Serge Cassen, archéologue, chercheur au CNRS dépité par la restauration du dolmen de la Table des marchands, à Locmariaquer : « Ce chantier avait été mal coordonné avec les archéologues. »

    Alors, il s’est dit que pour le cairn de Gavrinis, il fallait à tout prix qu’archéologues et architectes travaillent main dans la main. D’autant que le cairn de Gavrinis et la Table des marchands ont une origine commune.

    Un grand menhir sculpté

    Au départ, il y a un grand menhir sculpté qui est tombé et s’est brisé, vraisemblablement au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Un morceau a servi à couvrir la Table des marchands.

    L’autre fragment a pris la direction de Gavrinis pour faire la couverture du cairn. Au néolithique, Gavrinis était accessible à pied, même si la rivière d’Auray bordait déjà l’endroit.

    105 millions de points relevés

    Le travail entrepris par Serge Cassen et Laurent Lescop vise à décrypter les signaux gravés au sein de la tombe monumentale de Gavrinis, particulièrement sur les dalles dressées, appelées des orthostates, qui forment le couloir. Et cela y compris dans la partie interdite au public ; une vraie réserve archéologique qu’il faut sauvegarder, selon Serge Cassen.

    « On a commencé par acquérir des données, centimètre par centimètre et même à l’échelle millimétrique grâce au soutien de différents ingénieurs. Un vrai travail d’équipe », explique Laurent Lescop. À l’aide d’un scanner et d’un appareil laser, 105 millions de points ont été relevés.

    Chromonographie et photographie numérique

    Avec d’autres techniques, notamment la chromonographie ou la photographie numérique, ce « nuage de points » permet d’avoir une vision précise du contour des gravures. « On peut recomposer le geste du sculpteur. Son cheminement précis. Et même deviner s’il était gaucher ou droitier. » Mais il reste encore beaucoup à faire pour déchiffrer le mythe qui a peut-être inspiré l’artiste, ou les artistes, du Néolithique.

    Poursuite du travail l’été prochain

    L’été prochain, les scientifiques vont poursuivre leur travail. Sur le site notamment. Par le biais de démonstrations : « On va chercher à retrouver les gestes des graveurs du Néolithique sur des fragments de granit. » A voir lors des visites touristiques organisées au départ de Larmor-Baden.

    Ouverture de Gavrinis du 29 mars au 6 novembre, départ de Larmor-Baden. Les travaux des chercheurs Serge Cassen et Laurent Lescop sont visibles sur un blog : gersa.nantes.archi.fr.

    Naexus : Travaux de recherche-création de Laurent La Torpille sur l’immersion et l’interactivité (Kinect)

    Stereolux a accueilli en résidence début 2012 l’artiste nantais Laurent la Torpille pour un travail de recherche-création sur l’interactivité et l’immersion dans le cadre du dispositif Naexus. Projet de l’Université des Sciences Appliquées de Dessau et des laboratoires GERSA et CERMA de l’École d’Architecture de Nantes, Naexus est une sphère de 5 mètres de diamètre par 3,5 mètres de hauteur avec un écran à 220° et un système de son spatialisé. Outil dédié à l’immersion visuelle et sonore, il fait l’objet de recherches et d’améliorations sur plusieurs sujets comme la portabilité de la structure, les usages liés à l’immersion sonore et visuelle, le dispositif technique…

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    Stereolux collabore depuis 2009 sur le dispositif Naexus avec l’École nationale supérieure d’Architecture de Nantes par la réalisation de prototypes et des résidences d’artistes dont les travaux de recherche-création peuvent faire avancer la réflexion sur l’outil et ses usages, la présentation de Naexus dans le cadre de festival ou autres événements publics. A titre d’exemple, le duo canadien Purform avait présenté pour l’édition 2011 du festival Scopitone leur œuvre White_Box, adaptée pour l’occasion au dispositif Naexus .

    Laurent La Torpille a conçu pour Naexus un environnement en 3 dimensions que l’on pourrait assimiler à des sculptures de verres dans lesquelles il est possible de se mouvoir. Le système de navigation (avec Kinect) est prévu pour un utilisateur, qui peut déplacer son point de vue dans l’environnement virtuel par des mouvements de mains. Laurent La Torpille a aussi créé un univers sonore, dont les sons dépendent du déplacement de l’utilisateur.

    Laurent La Torpille se consacre à la musique, au graphisme et la création d’environnements dynamiques privilégiant les manipulations en temps réel de l’image, du son et leurs interactions. Protéiforme, son travail s’oriente également vers des recherches plastiques qui placent l’individu et les nouvelles technologies au cœur des processus de création.

    Les travaux de recherche-création de Laurent La Torpille ont permis d’apporter un regard neuf sur les forces et les faiblesses de Naexus. De nombreuses questions ont été soulevées et un certain nombre de réponses apportées sur : les aspects techniques de l’outil (résolution d’image, calibrage du soft edge, fonctionnement avec la dernière version de Max/MSP…), son habillage (système d’occultation), le placement idéal de l’utilisateur dans la sphère, les possibilités d’interactivité mono- ou multi-utilisateurs…

    Ces conclusions feront l’objet d’une publication conjointe en avril-mai ; les travaux de Laurent La Torpille seront présentés le samedi 24 mars 2012 à 17h30 dans le cadre du Symposium Locus Sonus.

    D’autres réflexions restent à mener sur le dispositif Naexus, et notamment sur l’interactivité dans un contexte multi-utilisateurs. De futurs travaux de recherche-création sont ainsi envisagés.

    Voir la vidéo sur le site original de l’article : http://stereolux.org/naexus-travaux-de-recherche-creation-de-laurent-la-torpille-sur-limmersion-et-linteractivite