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Gavrinis – Le Parisien

Morbihan : le mystère des mégalithes de l’île de Gavrinis

Yves Pouchard | Publié le 04.06.2013, 10h28 | Mise à jour : 10h33

Sur l'île de Gavrinis (Morbihan), Serge Cassen, archéologue au CNRS, tente de découvrir la signification des courbes et des signes qui recouvrent ce joyau de l’architecture mégalithique.

Sur l’île de Gavrinis (Morbihan), Serge Cassen, archéologue au CNRS, tente de découvrir la signification des courbes et des signes qui recouvrent ce joyau de l’architecture mégalithique. | (Yves Pouchard.)

Construit au début du IVe millénaire avant J.-C., mille ans avant les pyramides d’Egypte, le cairn de l’île de Gavrinis, face à Larmor-Baden dans le golfe du Morbihan, est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Et voilà que des archéologues réunis autour de Serge Cassen, chercheur au CNRS, viennent de réaliser de grandes avancées qu’ils ont décidé de partager avec le public.

Ce joyau mondial de l’architecture mégalithique, découvert en 1835, est constitué d’un amas de pierres sous lequel se cache un tombeau préhistorique, un dolmen en couloir de 14 m de long terminé par une chambre de 2,50 m de côté. Et la cinquantaine de pierres qui soutiennent les dalles du toit montrent des courbes et des signes jusqu’alors incompréhensibles.
« Ce sont les techniques récentes qui nous ont permis d’avancer, raconte Serge Cassen. Nous avons utilisé le laser et les microcaméras pour mettre au jour des dessins non visibles à l’œil nu. » Impossible encore de comprendre l’ensemble des gravures mais des bateaux, des haches et des crosses de jet qui sont apparues rendent possible une lecture future. « Aujourd’hui, nous nous attelons à retrouver la méthode de gravure des pierres. »
C’est à cette nouvelle aventure que les spécialistes invitent dorénavant tout un chacun sur l’île chaque mercredi. Une pierre de 2 t du même type que celles de l’intérieur du dolmen a été dressée près du cairn pour permettre aux archéologues de tester diverses méthodes de gravure. Un silex affûté, manipulé à deux par une corde de chaque côté afin de démultiplier la force de l’impact, a commencé à aplanir la surface du mégalithe.
L’avancée se fera donc désormais sous le regard du public en attendant, dans quelques années, un centre d’interprétation et une reconstitution du monument sur le continent. En effet, Gavrinis, vu l’importance prise par le site, pourrait un jour ne plus être visible qu’en reproduction.

http://www.leparisien.fr/insolite/morbihan-le-mystere-des-megalithes-de-l-ile-de-gavrinis-04-06-2013-2865043.php

Gavrinis. Graver comme au néolithique

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/morbihan/gavrinis-graver-comme-au-neolithique-30-05-2013-2118891.php

30 mai 2013

À Gavrinis, les archéologues mènent une expérience inédite : reconstituer les gestes des graveurs du néolithique, auteurs des magnifiques gravures qui ornent les dalles du cairn.

L’énigme du cairn de Gavrinis, une tombe à couloir édifiée sur cet îlot, au début du IVe millénaire av.J.-C., demeure. Mais les travaux de l’équipe conduite par Marie Vourc’h (laboratoire de recherche archéologique de Nantes) et Cyrille Chaigneau (médiateur scientifique au musée de préhistoire de Carnac), vont permettre de se faire une idée sur les techniques utilisées à l’époque pour réaliser ces extraordinaires gravures. Pendant tout l’été, en présence du public (*), des archéologues vont tenter de reconstituer les gestes des graveurs dunéolithique. Une pierre en granit à grain fin, de près de 2 tonnes, mesurant environ 1,70 m de haut et de même nature que les dalles gravées de Gavrinis, a été installée près de l’entrée du cairn. En tentant de reproduire les motifs d’un des piliers de la tombe, ils vont essayer de trouver quels percuteurs étaient utilisés, selon quelles techniques et combien de temps il a fallu pour réaliser ce chef-d’oeuvre. Une fois le travail achevé (fin septembre), le résultat sera confronté avec les hypothèses des chercheurs.
Le site numérisé
Cette expérimentation s’inscrit dans le programme conduit par l’équipe de Serge Cassen, archéologue et chercheur au CNRS. Avec Laurent Lescop, architecte (ENSA Nantes), il a mis au point une reconstruction numérique, et donc virtuelle, de la tombe. L’objectif : constituer un catalogue des signes gravés, et déterminer une dynamique de lecture de la cinquantaine de dalles, voire proposer des pistes d’interprétation. La technique : le laser et un nuage de points qui permet d’obtenir un objet tri dimensionnel à la précision millimétrique : 120 millions de points enregistrés pour un relevé topographique incroyablement précis de chaque dalle en 3D !
Un bateau…
En allant là où l’oeil ne peut aller, la caméra virtuelle a permis de découvrir, là où on ne voyait auparavant qu’un signe mystérieux, un bateau. Mais il est aussi possible de reconnaître aujourd’hui d’autres signes gravés : crosses de jet, arcs et flèches… La grammaire des gravures commence aussi à apparaître : des signes mangent partiellement d’autres signes, comme un ordre de préséance, laisse entendre Serge Cassen. Autre hypothèse : ces multiples gravures pourraient être l’oeuvre d’une seule main… Cette reconstitution numérique sera peut-être visible un jour par le grand public à partir d’un centre d’interprétation à terre. On pourra voir la dalle de couverture de la chambre (dont la face gravée est inaccessible au public), en déterminer la masse et, à partir de là, émettre des hypothèses sur son transport, puisqu’il semble que cette dalle provienne du dolmen de la table des marchands, à Locmariaquer. D’ici là, l’enregistrement 3D aura évolué au fil des recherches.

* Calendrier des expérimentations de gravure néolithiques, tout public : 5,12,19 et 26 juin, les 3,10,17, 24 et 31 juillet, 7,14 et 21 août, 18 et 25 septembre ; de 10 h à 12 h et de 13 h à 18 h. L’île est accessible à partir de Larmor-Baden.

  • Bertrand Le Bagousse

Gavrinis–le Télégramme

Gavrinis. Apprendre à graver comme au néolithique

Les archéologues vont tenter de reproduire des gestes anciens. Photos B. L. B.

Gavrinis. Apprendre à graver comme au néolithique.
Les archéologues vont tenter de reproduire des gestes anciens. Photos B. L. B.

À Gavrinis, les archéologues mènent une expérience inédite : reconstituer les gestes des graveurs du néolithique, auteurs des magnifiques gravures qui ornent les dalles du cairn.

L’énigme du cairn de Gavrinis, une tombe à couloir édifiée sur cet îlot, au début du IVe millénaire avant J.-C., demeure. Mais les travaux de l’équipe conduite par Marie Vourc’h, du laboratoire de recherche archéologique de Nantes, et Cyrille Chaigneau, médiateur scientifique au musée de préhistoire de Carnac, vont permettre de se faire une idée sur les techniques utilisées à l’époque pour réaliser ces extraordinaires gravures. Pendant tout l’été, en présence du public (*), des archéologues vont tenter de reconstituer les gestes des graveurs du néolithique. Une pierre en granit à grain fin, de près de 2 tonnes, mesurant environ 1,70 m de haut et de même nature que les dalles gravées de Gavrinis, a été installée près de l’entrée du cairn. En tentant de reproduire les motifs d’un des piliers de la tombe, ils vont essayer de trouver quels percuteurs étaient utilisés, selon quelles techniques et combien de temps il a fallu pour réaliser ce chef-d’oeuvre. Une fois le travail achevé (fin septembre), le résultat sera confronté avec les hypothèses des chercheurs.
Le site numérisé
Cette expérimentation s’inscrit dans le programme conduit par l’équipe de Serge Cassen, archéologue et chercheur au CNRS. Avec Laurent Lescop, architecte de l’ENSA de Nantes, il a mis au point une reconstruction numérique de la tombe. L’objectif : constituer un catalogue des signes gravés, et déterminer une dynamique de lecture de la cinquantaine de dalles, voire proposer des pistes d’interprétation. La technique : le laser et un nuage de points qui permet d’obtenir un objet tri dimensionnel à la précision millimétrique : 120 millions de points enregistrés pour un relevé topographique incroyablement précis de chaque dalle en 3D !
Un bateau…
En allant là où l’oeil ne peut aller, la caméra virtuelle a permis de découvrir, là où on ne voyait auparavant qu’un signe mystérieux, un bateau. Mais il est aussi possible de reconnaître aujourd’hui d’autres signes gravés : crosses de jet, arcs et flèches… La grammaire des gravures commence aussi à apparaître : des signes mangent partiellement d’autres signes, comme un ordre de préséance, laisse entendre Serge Cassen. Autre hypothèse : ces multiples gravures pourraient être l’oeuvre d’une seule main… Cette reconstitution numérique sera peut-être visible un jour par le grand public à partir d’un centre d’interprétation à terre. On pourra voir la dalle de couverture de la chambre (dont la face gravée est inaccessible au public), en déterminer la masse et, à partir de là, émettre des hypothèses sur son transport, puisqu’il semble que cette dalle provienne du dolmen de la table des marchands, à Locmariaquer. D’ici là, l’enregistrement 3D aura évolué au fil des recherches.
* Calendrier des expérimentations de gravure néolithiques, tout public : 5,12,19 et 26 juin, les 3,10,17, 24 et 31 juillet, 7,14 et 21 août, 18 et 25 septembre ; de 10 h à 12 h et de 13 h à 18 h. L’île est accessible à partir de Larmor-Baden.

  • Bertrand Le Bagousse

 

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/cotesarmor/gavrinis-apprendre-a-graver-comme-au-neolithique-30-05-2013-2118867.php

Larmor-Baden. Des archéologues veulent percer les derniers mystères de l’île de Gavrinis

29 mai 2013 à 21h40

Comment nos ancêtres du néolithique ont-ils pu graver des pierres de granit aussi finement que celles du cairn de l’île de Gavrinis, dans le Golfe du Morbihan ? C’est ce que tentent de reconstituer des archéologues. Le public pourra bientôt voir les expérimentations.

Il en est de l’île de Gavrinis, dans l’embouchure du Golfe du Morbihan, comme de celle de Pâques, en plein Pacifique. Les scientifiques font reculer, petit à petit, leur part de mystère.

Depuis ce mercredi, sur place, des archéologues essaient diverses techniques pour savoir comment les hommes du néolithique ont pu graver aussi finement des blocs de granit. Ceux que l’on trouve le long du couloir qui entre dans le cairn, cet amas de pierre qui sert de tombeau. Des lignes, des objets de la vie courant au IVe millénaire avant notre ère, des animaux ornent ces dalles mondialement connues.

Il y a deux ans, on avait passé au pistolet laser les parois pour enregistrer leur relief et le reconstituer par la suite, physiquement et virtuellement. Afin de bientôt mieux faire connaître au public ces trésors de la préhistoire.

David Cormier