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à la recherche des représentations d¹une tombe à couloir du IVe millénaire

Première restitution du programme pilote "à la recherche des représentations d¹une tombe à couloir du IVe millénaire"

Gavrinis est un monument mondialement connu, incontournable de l’histoire de l’art pour la richesse de ses gravures, situé sur une petit île dans le paysage mégalithique du Morbihan.

Premier site mégalithique numérisé par des technologie de pointe laser réunissant des archéologues, des archéomètres, des architectes et des géomètres. À la recherche des représentations d’une tombe à couloir du IVe millénaire

Première visualisation et restitution du projet scientifique pilote sur écran circulaire avec une projection en chambre d’immersion. Il s’agit de donner l’accès à un “work in progress”, au processus de décryptage, ainsi qu’à la mise en scène de documents informatiques et graphiques permettant de se déplacer à travers des nuages de points à l’intérieur du site de Gavrinis en temps réel. Le prototypage définitif est prévu par une société d’informatique fin 2012.

Avec : Serge Cassen (CNRS, Nantes) Laurent Lescop (ENSA, Nantes) Valentin Grimaud (LARA et ENSA, Nantes)

Bruno Suner (ENSA, Nantes) Et Guirec Querré (Archéosciences, Rennes) Didier Morel (MMW, Vannes) et le CRT (Morlaix)

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Gavrinis, sur l’estuaire de la rivière de Vannes, est connu pour l’extraordinaire profusion des gravures conservées sur des piliers monolithique. L’ objectif est de requalifier ces représentations en constituant un nouveau corpus des tracés gravés, compris dans un contexte architectural et replacés dans le volume des supports. Un enregistrement des données topographiques, archéologiques, pétrographiques et acoustiques du tumulus et de la tombe à couloir permet d’assurer une représentation de l’architecture et des signes gravés. Le relevé topographique a consisté en un enregistrement de données spatiales géoréférencées (105 millions de points). Cette étape a balayé le cairn dans son ensemble à l’aide d’un premier scanner. Les parois de la tombe et la face supérieure de la dalle de la couverture (aujourd’hui inaccessible au regard pour le grand public) ont été enregistrées au moyen d’un second scanner à résolution infra millimétrique. Différents logiciels traitant les nuages de points ont été testés pour retenir le meilleur outil permettant ensuite de restituer les gravures. Concernant les signes gravés, un tableau des méthodes est proposé qui permet d’apprécier avantages et inconvénients des anciens procédés comparés aux nouvelles techniques (photographie numérique, scanner 3D). Le scanner permet enfin de restituer les gravures dans le relief fidèle du support, puis dans l’ordre architectural du monument, l’enregistrement des tracés en surface d’une roche grenue (granite) doit être complétée par la photographie numérique avec lumière rasante. Ces deux méthodes sont complémentaires.

Le site Internet du laboratoire LARA-POLEN à l’université de Nantes présente un résumé illustré de l’opération : http://lara-polen.univ-nantes.fr/spip.php?rubrique92

Le site de Gavrinis sera ouvert au public à partir du 29 mars 2011 Accès photos : http://www.ml-communication.fr/gavrinis

Relation presse : Françoise Guy / 06 62 23 91 27)

Larmor-Baden. Deux chercheurs nantais décryptent l’île de Gavrinis

http://www.ouest-france.fr/larmor-baden-deux-chercheurs-nantais-decryptent-lile-de-gavrinis-356837

Philippe GAMBERT

C’est un monument gravé. Mieux, une oeuvre artistique dont l’expression graphique, la composition ont déjà inspiré de nombreux artistes, comme William Turner, Henri Moore, Richard Long, Janos Ber. Ces sculptures ont été réalisées par un Michel Ange du Néolithique. La tombe à couloir de Gavrinis a été édifiée environ 5 000 ans avant Jésus-Christ.

Joyau de l’architecture

Dans le golfe du Morbihan, le joyau de l’architecture mégalithique, situé sur l’île de Gavrinis, est visité par 30 000 personnes par an (et pas plus, afin de ne pas trop abîmer le lieu). Bientôt, il pourra être vu sous un jour nouveau grâce aux outils les plus modernes.

Deux chercheurs nantais

Serge Cassen, l’archéologue, et Laurent Lescop, l’architecte, deux chercheurs nantais, proposent, pour compléter la visite sur le terrain, une visite virtuelle interactive. Une première projection sur écran circulaire a eu lieu hier, en tout petit comité, à l’école d’architecture de Nantes. Les détails des sculptures sont apparus. Sculptures de flèches, de haches ou de carcois sont identifiables.

Lien entre Locmariaquer et Gavrinis

Ce projet démarre par une déception. Celle de Serge Cassen, archéologue, chercheur au CNRS dépité par la restauration du dolmen de la Table des marchands, à Locmariaquer : « Ce chantier avait été mal coordonné avec les archéologues. »

Alors, il s’est dit que pour le cairn de Gavrinis, il fallait à tout prix qu’archéologues et architectes travaillent main dans la main. D’autant que le cairn de Gavrinis et la Table des marchands ont une origine commune.

Un grand menhir sculpté

Au départ, il y a un grand menhir sculpté qui est tombé et s’est brisé, vraisemblablement au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Un morceau a servi à couvrir la Table des marchands.

L’autre fragment a pris la direction de Gavrinis pour faire la couverture du cairn. Au néolithique, Gavrinis était accessible à pied, même si la rivière d’Auray bordait déjà l’endroit.

105 millions de points relevés

Le travail entrepris par Serge Cassen et Laurent Lescop vise à décrypter les signaux gravés au sein de la tombe monumentale de Gavrinis, particulièrement sur les dalles dressées, appelées des orthostates, qui forment le couloir. Et cela y compris dans la partie interdite au public ; une vraie réserve archéologique qu’il faut sauvegarder, selon Serge Cassen.

« On a commencé par acquérir des données, centimètre par centimètre et même à l’échelle millimétrique grâce au soutien de différents ingénieurs. Un vrai travail d’équipe », explique Laurent Lescop. À l’aide d’un scanner et d’un appareil laser, 105 millions de points ont été relevés.

Chromonographie et photographie numérique

Avec d’autres techniques, notamment la chromonographie ou la photographie numérique, ce « nuage de points » permet d’avoir une vision précise du contour des gravures. « On peut recomposer le geste du sculpteur. Son cheminement précis. Et même deviner s’il était gaucher ou droitier. » Mais il reste encore beaucoup à faire pour déchiffrer le mythe qui a peut-être inspiré l’artiste, ou les artistes, du Néolithique.

Poursuite du travail l’été prochain

L’été prochain, les scientifiques vont poursuivre leur travail. Sur le site notamment. Par le biais de démonstrations : « On va chercher à retrouver les gestes des graveurs du Néolithique sur des fragments de granit. » A voir lors des visites touristiques organisées au départ de Larmor-Baden.

Ouverture de Gavrinis du 29 mars au 6 novembre, départ de Larmor-Baden. Les travaux des chercheurs Serge Cassen et Laurent Lescop sont visibles sur un blog : gersa.nantes.archi.fr.

Gavrinis–le télégramme 08/2011

Gavrinis. De tout temps, la magie des pierres

9 août 2011

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Gavrinis séduit. L’été, nombre de visites affichent complet, même sous le déluge. Pour preuve, l’enthousiasme, samedi dernier, d’irréductibles amoureux des vieilles pierres.

«Je n’ai que deux désistements», constate Géraldine, guide à Gavrinis pour une deuxième saison. Sous l’auvent de l’accueil à Larmor-Baden, les visiteurs de 15h regardent le rideau de pluie. «Une partie de la visite se fait en extérieur», prévient la guide. Chacun savoure le passage en bateau, à l’abri. La mer et le ciel se confondent: gris. Mais la traversée aiguise les curiosités.
Des hommes, comme nous
Sur l’île, les pins puis le chêne sont des refuges providentiels. «Bienvenus au néolithique. L’homme de l’époque passerait inaperçu parmi nous» assure Géraldine. «En 3.500avantJ.-C., le golfe n’existe pas: le Cairn domine la rivière de Vannes et d’Auray». Son imposante silhouette illustre l’importance du culte de la mort. «Il a sans doute été utilisé par plusieurs générations. Condamné, il n’a été redécouvert qu’en 1835, ce qui explique sans doute son bon état de conservation».
Le mystère de la dalle
Le groupe se divise en deux. Les premiers entrent dans le couloir du dolmen. «Attention la tête. Attention la marche». Les yeux apprivoisent la pénombre et découvrent la profusion de gravures qui font la renommée du site. Paradoxalement, la chambre funéraire est bien modeste. «La dalle de 17 tonnes au-dessus de nos têtes vient de Locmariaquer. C’est un bloc de réemploi qui a probablement voyagé par la rivière avant d’être monté jusqu’ici.» Géraldine insiste sur les hypothèses et le peu de certitudes qui entourent Gavrinis. «La numérisation des gravures en 3D par l’équipe de l’archéologue nantais Serge Cassen apportera sûrement de nouvelles informations». Après avoir admiré deux serpents gravés, il faut déjà ressortir… sous la pluie.
Les couleurs du matin
Originaire de la région parisienne, la doyenne de la visite, ancienne de l’école du Louvre, résume: «Quel que soit le temps, ça vaut le coup!» Une famille normande en vacances à Surzur avait espéré une éclaircie. «Mais le mauvais temps donne une ambiance particulière. La visite n’en a que plus de valeur», résume le père. «C’est incroyable et mystérieux qu’ils aient transporté et construit avec de telles pierres», poursuit son épouse. C’est cette ingéniosité qui a le plus sidéré un couple de la région de Brocéliande. Venus pour la dimension spirituelle du lieu, ils restent sur leur faim, gardant leur préférence aux alignements de Carnac. Sans le déluge, ils auraient eu une vue imprenable sur l’entrée du golfe. Géraldine, elle, ne se lasse pas de faire visiter Gavrinis. «Il y a la beauté du site en lui-même. Mais surtout l’histoire de ces pierres. Que restera-t-il de nos ordinateurs dans 7.000 ans?» Sous le ciel toujours plombé, elle confie: «Mes visites préférées: la première du matin, pour les couleurs». Pratique Tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h. Durée: 1h20, passage compris. Maximum 26 personnes par visite. Tarifs: 12 EUR; 10EUR étudiant; 5 EUR de 8 à 17 ans; gratuit pour les moins de 8 ans. À noter: contes à 17h30, jeudi 11août avec Rémy Cochen. Renseignement et réservations: 02.97.57.19.38.

  • Catherine Lozac’h

http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/gavrinis-de-tout-temps-la-magie-des-pierres-09-08-2011-1395126.php

Gavrinis. De pierre et d’os

23 août 2012 – 1 réactions

Un tas de cailloux. Au premier abord, c’est à ça que ressemble le célèbre cairn de Gavrinis, situé sur l’île du même nom. Mais au-delà des apparences, ce site pourrait bien être la pierre de Rosette des symboles du Néolithique.

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«Cairn: couverture de pierres recouvrant les sépultures mégalithiques». Une tombe faite de petits cailloux sur des très gros, si on veut clarifier cette définition tirée d’un dictionnaire célèbre. À Gavrinis, on pourrait parler de pierres précieuses. Car la richesse de ce site datant du 4e millénaire avant J.C. est exceptionnelle. Son joyau? Des gravures nombreuses et très bien conservées. Sur la trentaine de piliers du couloir et de la chambre mortuaire, 23 sont couverts de sillons. Ces tracés profonds et réguliers forment des motifs qui restent, encore aujourd’hui, obscurs aux yeux des archéologues.
À la recherche du sens
Des lignes courbes, des arcs de cercles, quelques objets ou animaux. Simples décorations pour les profanes, ces symboles sont un trésor aux yeux des spécialistes. Pour eux, pas de hasard. Toutes les représentations ont une signification mystique. Comprendre pourquoi ils ont été dessinés ainsi, permettrait de décrypter la vision du monde qu’avaient les premiers hommes. «Voir ça de manière esthétique est un raisonnement purement moderne, lance Yves Belenfant, responsable du site. Au Néolithique, tout est sacré, tout a un sens. Il y a donc une intention derrière ces dessins».
Gavrinis Code
Pour déchiffrer ces symboles, des recherches ont été entamées il y a des années. En 2011, toutes les stèles ont été scannées et des relevés précis ont pu être faits grâce aux techniques modernes. Les résultats permettent au groupe de chercheurs, dirigé par Serge Cassen, de poursuivre plus loin leurs investigations. Pour Yves Belenfant, pas de doute: «On finira par déchiffrer les gravures de Gavrinis. Ça nous donnera la clé du code pour comprendre beaucoup d’autres sites». Car ils sont nombreux dans la région. «Le golfe du Morbihan, avec son climat propice et ses terres fertiles, a facilité l’installation des hommes vers 5.000 avant J.-C. Il renferme les deux tiers des richesses de l’époque. Un peu comme si aujourd’hui, la bourse de New York, Paris et Tokyo étaient au même endroit!». Depuis son ouverture au public en 1986, Gavrinis attire du monde. L’an dernier, ils sont 28.000 àavoir arpenté le couloir du cairn. Cette année, le site a enregistré une baisse de 4% de ses visites. Une diminution à relativiser au vu de la baisse de 30% de la fréquentation touristique dans la région.

  • Justine Weyl
  • Pratique Gavrinis, accès par le port de Larmor-Baden. Ouvert tous les jours jusqu’au 31août, de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h. En septembre jusqu’à 18h30. Départ des visites guidées toutes les 30 min. Tarifs: adulte 12 EUR, réduit10 EUR, enfant 5 EUR, gratuit pour les moins de 8ans. Tél.02.97.57.19.38.

http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/gavrinis-de-pierre-et-d-os-23-08-2012-1815273.php